Les armes
Carastéristiques de la rapière «side sword» :
longueur totale : 95cm
long. de la lame : 76,5cm
poids : 1100g
POB : 4cm (1,57 inches)
Les épées du traité de Saint Didier
Les armes sont des armes de taille et d’estoc. Les coups utilisent la taille assez fréquemment (jarret, avant bras) comme le montre l’image ci-dessus.
Sur les dessins, elles sont larges à la base et deviennent graduellement plus fines jusqu’à la pointe (forme de triangle très allongé). La forme de la garde est variable suivant les illustrations. Ici se pose le problème de la fidélité de ces illustrations car le dessinateur ne semble pas être un spécialiste de l’escrime comme le montre les remarques que Saint Didier fait à plusieurs reprises sur des erreurs du dessinateur. Les épées ont fréquemment des protections de main allant jusqu’au pommeau. Pas de pas d’âne visible. On voit des anneaux latéraux (perpendiculaires aux quillons cf. 3 et 4), pas de ricasso apparemment.
Elles ont encore un air d’épées médiévales et ressemblent à des épées fin XVe siècle, début XVIe (Cf. Histoire Médiévale hors série n°2H, juin/juillet 2000). Est-ce ce type d’épée que certains auteurs anglo-saxons appellent des «early rapiers» ? Les épées de Saint Didier ressemblent éventuellement à la photo ci-dessous, trouvée sur le site du «Time seller» qui indique qu’il s’agit d’une rapière française. Pour plus de commodité, j’appellerai «rapières» ces épées dans la suite bien que ce terme désigne plutôt les épées à la lame plus fine du XVIIe siècle. Ce qui m’étonne, c’est qu’à l’époque de Saint Didier le pas d’âne est déjà courant sur les rapières au moins en Italie (les manuels germaniques du XVIe montrent aussi des épées sans pas d’âne).
Réplique moderne d’une épée du XVIe siècle avec une «main gauche»
(source The Time Seller)
Si on part sur l’idée d’une lame «triangulaire» cela suppose que l’équilibrage de la lame est proche de la garde. Quelque chose comme deux doigts (un pouce et demi) de la garde comme on le trouve dans certaines sources. La rapière en est plus maniable et l’estoc plus précis. Elle perd cependant en puissance de coupe.
Il y a de nombreux exemples de telles rapières dans les musées et les fabricants modernes proposent pas mal de répliques de rapières «de taille et d’estoc».
Epées militaires de la Renaissance d’un musée suédois (source ARMA)
Les épées de taille et d’estoc vendues par «The Time Seller» sont donc utilisables. Il m’a semblé qu’une rapière «side sword» de Paul Chen pouvait aussi faire l’affaire. C’est une épée de type Reitschwert de la fin du XVIème siècle. Elle est plus sophistiquée que ce que l’on voit sur le traité, mais peut aussi s’adapter à l’étude d’autres manuels. On la trouve également sur le site Time seller, mais aussi chez Armae. Il s’agit ici de viser des armes abordables autour de 200€. La firme Lutel vend de magnifiques rapières mais il faut compter environ 700€
Le «side sword» de Paul Chen.
En comparaison le jian a un centre de gravité entre 4 et 6 pouces de la garde. En effet la lame d’un jian garde une géométrie où les deux tranchants sont parallèles jusqu’à la pointe, bien qu’on en trouve aussi quelques uns dont les lames s’affinent vers la pointe. L’arme a plus de puissance en coupe, mais est moins maniable en ce sens qu’elle a plus de poids vers la pointe et donc plus d’inertie (les musées européens ont des épées avec cette géométrie de lame aussi, cf. ci-dessus).
Prise de l’arme
La rapière
Sur les dessin du manuel de Saint Didier, il n’y a pas de pas d’âne et les épées sont tenues comme des épée médiévales comme le montre la photo ci-dessous.
Le pas d’âne sert à passer l‘index par dessus la garde pour avoir une meilleure tenue et une meilleure précision dans le maniement de l’épée. L’anneau du pas d’âne est là pour protéger ce doigt.
Avertissement
Certaines photos proviennent de sites internet. J’ai pu perdre les références de ces sites. Si je les retrouve je préciserai les sources.