Arts martiaux historiques européens (AMHE)

 
 

Nous nous intéressons aussi à la pratique des arts martiaux historiques européens. Il y a beaucoup de groupes en Europe et en Amérique du nord qui oeuvrent pour le reconstitution de l’escrime historique européenne. Ils utilisent pour cela les nombreux manuels écrits par les maîtres d’armes des siècles passés, l’archéologie classique ou expérimentale, les pièces des musées. A l’origine, notre idée était de comparer le maniement de la rapière avec le jian chinois. Il s’agissait donc d’étudier les manuels historiques du maniement de l’épée européenne du XVIe siècle qui est encore une arme de taille bien que l’estoc prenne de plus en plus d’importance jusqu’à devenir prépondérante au XVIIe. L’épée du XVIe semble ressembler par son maniement à l’épée chinoise (jian, 剑), d’où la motivation du projet. Beaucoup de manuels sont écrits en ancien allemand ou italien. Il m’a semblé plus simple de commencer par un manuel de 1573 écrit en français : Traité contenant les secrets du premier livre sur l’épée seule, mère de toutes les armes par Henry de Saint Didier, gentilhomme provençal. Les épées apparaissant dans ce traité sont des armes de taille et d’estoc ayant des ressemblances avec l’épée chinoise des périodes Ming et Qing. En fait, les épées occidentales de la fin du XVe et du début du XVIe siècle ressemblent aux épées chinoises, mais les manuels de cette période traitent le plus souvent d’une escrime où l’épée est secondée par une bocle (petit bouclier rond), un poignard (souvent appelé main gauche), une cape, etc. L’escrime à l’épée seule semble moins développée et s’impose plus tardivement. Le livre de Henry de Saint Didier est entièrement consacré l’épée seule.

Le projet reste à développer même si j’ai bien avancé le décodage du traité. Il y a aussi, pour la même période, les traités en ancien allemand et italien plus difficiles d’accès pour moi, dont certains ont été traduit en anglais moderne. L’escrime italienne du XVIIe est aussi très intéressante bien que la logique de l’arme (la rapière) semble s’éloigner de l’épée chinoise, car l’estoc y devient vraiment prépondérant. C’est en tout cas une hypothèse à confirmer.

Une escrime à part : l’escrime espagnole, la destreza (maîtrise). Une logique d’évolution sur un cercle qui rappelle le bagua zhang, et une notion de «sentiment du fer» qui rappelle le tuishou (déjà présente sans l’escrime allemande du XVe à l’épée longue).

Avec le temps le projet «escrime européenne du XVIe siècle» est devenu indépendant et se suffit à lui-même. Mon point de vue dans cette réflexion sera subjectif. Je ne prétends pas apporter la «vraie» interprétation des manuels, c’est seulement pour moi un moyen d’appréhender autant que faire se peut, la notion de combat à l’épée d’une époque ou d’un auteur, parfois d’une manière transversale à deux cultures. La connaissance est un peu complexe à structurer. Ça risque d’être un peu brouillon, qu’importe on y va !

 

Wikipedia nous donne quelques renseignements sur monsieur de Saint Didier, et un lien vers le site des Bibliothèques Humanistes où l’on peut télécharger le manuscrit.

Présentation

Liste non exhaustive de traités d’escrime à l’épée à la Renaissance

 
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