Quatrième coup

 

Maindroit d’hault

4.1 Tenue et garde (fig.37-38)


Les gardes :

« … Et pour ce faire, fault que ce present Lieutenent … s’est mis...sur le pied droict, ..., & tient ...la garde de son espée sur le giron droit, en garde basse assituant la pointe de l’espée droit le giron du Prevost, tenant la main gauche vis à vis de son menton, comme est monstré cy dessus à sa pourtraiture & figure dudit Lieutenent, cotté en chiffre, 37.».

Le lieutenant se positionne en garde basse avec le pied droit en avant, la pointe visant le bas-ventre du prévôt et la main gauche protégeant le menton.

« Sensuit aussi la raison de la pourtraiture, & tenue pour ledit Prevost deffendeur, qui est apres avoir fait un desdits trois desgainements, est ledit Prevost demouré aussi sur la desmarche du pied droict, en garde moyenne, tenant la garde de l’espée droite, aussi haut que l’espaulle droite, assituant la pointe de l’espée au tetin gauche dudit Lieu-tenent, tenant sa main gauche droit son ventre, comme est monstré cy dessus à sa pourtraiture cotté en chiffre, 38.».

Le prévôt est lui aussi avec le pied droit devant mais en garde moyenne, la pointe dirigée vers le téton gauche du lieutenant, la lame de l'épée tenue à plat (la garde de l’épée est droite ie horizontale). La main gauche protège le ventre.

4.2. L'attaque et la défense (fig. 39-40)


«Et pour l’executer, faut que cedit Lieutenent, estant sur le pied droict avance le pied gauche, & tirer un renvers sur l’espaulle droicte du Prevost, ayant fait semblant de luy tirer un estoc au visage, tenant sa main gauche droict son menton, comme est monstré cy dessus à sa pourtraiture cotté en chiffre, 39».

C’est la première fois qu’apparaît une feinte dans les coups. Cela confirme pour moi que les coups suivent une certaine progression. Le prévôt étant maintenant habile à parer des revers et des maindroits multipliés, à estoquer entre deux techniques du lieutenant, Saint Didier introduit la feinte : le coup démarre comme un estoc au visage et se transforme en un revers haut.

Passons à la défense :

«...Et pour ce faire, faut que ledit Prevost estant sur le pied droict en garde moyenne : comme est cotté cy dessus à sa pourtraiture & figure en chiffre, 38, faut qu’il tire le pied droict arriere, & croiser de son espée l’espee dudit Lieutenent, du fort le foible, sur ledit renvers, quatriesme coup tiré par ledit Lieutenent, tenant la main que tient l’espée les ongles en bas, & par consequent le dessus en haut, & presenter un estoc audit Lieutenent, tenant aussi sa main gauche droict son espaulle : comme est monstré cy dessus à sa pourtraiture cotté en chiffre au derriere du col, 40».

Rien de nouveau ici. La nouveauté pour le prévôt semble être de ne pas se laisser duper par la feinte et d’être à la parade au bon endroit. Il pare donc en tierce et présente un estoc au visage du lieutenant.

4.3. La première opposite et suite (fig. 41-42)


« Et pour ce faire, faut que ce present Lieutenent soit, & demeure sur la mesme desmarche du pied gauche, & à un mesme instant qu’il aura tiré ledit renvers d’haut, desrobera son espée, par dessous celle du Prevost, & tirera pour la premiere opposite un maindroit d’hault sur ledit Prevost, estant comme dict est sur le pied gauche, tenant la main de l’espée les ongles en haut, & la main gauche droit sa poitrine, comme est monstré cy dessus à sa pourtraiture & figure, cotté en chiffre, 40. ».

Ici il y a une erreur de figure, il s’agit de la figure 41. A part ça rien de vraiment nouveau là non plus. Les coups sont les mêmes, et ils sont multipliés à pas fixe comme dans les coups précédents. Le lieutenant dérobe son épée «au même instant» qu’il tire le revers. On peut voir là aussi une notion de feinte.

« Et pour ce faire, faut & est besoing que ledit prochain Prevost soit sus la desmarche du pied gauche, & quand ledit Lieutenent luy tirera un maindroit d’hault, pour opposite est besoin que le Prevost croise & rabate à un mesme temps, & sans bien peu d’intervalle l’espée dudit Lieutenent, du fort le foible, tournant la garde de l’espée les ongles de la main que tient icelle, en haut, & presenter un estoc à la gorge, ou à la veue dudit Lieutenent, tenant la main gauche droict son tetin : comme est monstré cy dessus à sa pourtraiture, cotté en chiffre, 42».

On reste dans le classique. Parade de quarte avec possibilité d’enchaîner dans le mouvement un estoc au visage.

4.4. La seconde opposite et suite (fig. 43-44)


« Et pour ce faire, faut que ce present Lieutenent, sans s’oster de la desmarche,ou il est à present planté, qui est sur le pied gauche, pour bien executer ceste seconde opposite, faut qu’il desrobe l’espée par dessoubs celle du Prevost, & tirer un renvers d’hault, comme son susdit coup propre, tenant le dessus de la main qui tient l’espée en hault, & la main gauche droict le menton, comme le tout est figuré cy dessus à sadite pourtraiture & figure, cotté en chiffre au derriere du bonnet, 43. »

Le lieutenant dérobe à nouveau son épée par en dessous et porte un revers. Rien de nouveau.

« Et pour ce faire, faut que le Prevost soit sur le pied gauche : & à un mesme temps sans bien peu d’intervalle apres ayant tiré & deffendu ladite premiere opposite & suitte, qu’il retourne croiser & rabatre ceste seconde opposite, que tire ledit Lieutenent sus un renvers d’hault, & faut que soit aussi du fort le foible, tenant les ongles de la main que tient l’espée en bas, & luy presenter un estoc à la gorge, tenant aussi sa main gauche au de{s}sous le bras de l’espee : comme est monstré tout ce qui est dit à cedit prochain escrit à sadite pourtraiture & figure, cotté en chiffre, 44...»

Parade en tierce de nouveau et menace d’estoc. Saint Didier rappelle le principe de parer «du fort le faible», et la nécessaire rapidité d’enchaînement des actions pour le prévôt.

Vidéo du quatrième coup de l’épée seule de Henry de Saint Didier. (à venir)


4.5 Remarques


L’intérêt de ce coup semble être dans l’introduction d’une feinte. C’est la première fois qu’une telle manoeuvre apparaît.


C’est la seule nouveauté. Pour le reste les coups sont les même q’au coups précédents : revers, maindroit, parade de tierce et de quarte, menace d’estoc au visage. On reste sur la même démarche pour la première et seconde opposite comme dans les coups précédents

Dans une optique pédagogique, cela introduit une disponibilité du prévôt à parer un estoc ou un mouvement de taille.

 
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Second coupSecond_coup.html
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Quatrième coup

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